Perte de biodiversité : la crise financière oubliée
- beelifeeu
- 3 avril
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Une collaboration innovante entre Allianz Research et l'université et la recherche de Wageningen a permis de mettre en lumière les conséquences économiques du déclin de la biodiversité, révélant qu'il ne s'agit pas seulement d'une crise écologique, mais d'une menace financière imminente.
Le rapport, La nouvelle frontière du risque en finance : Concepts, défis et première étude de cas quantitative sur la perte de biodiversité liée à la pollinisationavertit que les institutions financières sont confrontées à une escalade des risques économiques, juridiques et de réputation à mesure que les écosystèmes se détériorent. Cette étude, soutenue par l'un des plus grands fournisseurs de services financiers au monde, fait écho aux préoccupations de longue date des groupes environnementaux européens et souligne une dure réalité : l'économie mondiale est profondément liée à la nature.
Les enjeux du déclin de la biodiversité
En 2020, le Swiss Re Institute a révélé que 55 % de l'économie mondiale dépend du bon fonctionnement de la biodiversité et des services écosystémiques.
La même année, le Forum économique mondial (WEF) a constaté que que les entreprises dépendent de la nature bien plus qu'on ne le pensait, avec une valeur économique d'environ 44 000 milliards de dollars. valeur économique.
L'Organisation de coopération et de développement économiques ( OCDE estime que les services écosystémiques contribuent à l'économie mondiale à hauteur de 140 000 milliards de dollars par an à l'économie mondiale. Parallèlement, la Banque mondiale avertit que la perte de biodiversité la perte de biodiversité pourrait réduire le PIB mondial de 2,7 % par an d'ici à 2030..
Pourtant, la quantification de ces risques reste un défi. Contrairement aux émissions de carbone, la perte de biodiversité est très localisée et ses effets varient d'une région à l'autre. Les évaluations actuelles des risques s'appuient sur des mesures qualitatives, ce qui fait que les institutions financières ont du mal à mesurer les retombées économiques directes.
Une nouvelle approche : Mesurer le coût de l'effondrement de la pollinisation
Pour combler cette lacune, Allianz et l'université de Wageningen ont utilisé le système MAGNET pour analyser les répercussions financières de la perte des services de pollinisation (PSL), une fonction essentielle de l'écosystème.
Leurs conclusions sont sans appel :
Un effondrement total de la pollinisation pourrait réduire la production agricole de 7,87 % en Belgique, avec des pertes atteignant 26 milliards d'euros. les pertes atteignant 26 milliards de dollars aux États-Unis.
Même un déclin de 20 % des pollinisateurs réduirait la production de 0,45 % à 1,92 %. réduirait la production de 0,45 % à 1,92 %Ce phénomène affecte de manière disproportionnée des pays comme l'Italie, l'Espagne et les États-Unis, où les principales cultures (pommes, noix et poires) dépendent fortement des pollinisateurs.
Mais les dégâts ne s'arrêtent pas aux exploitations agricoles. Les industries en aval - aliments transformés, viande, boissons et services de restauration - souffriraient également. Le secteur alimentaire italien pourrait perdre 4 milliards d'euros par an et l'Allemagne 2 milliards d'euros, ce qui correspond à peu près à l'impact direct sur l'agriculture. La hausse des prix des denrées alimentaires et la dépendance à l'égard des importations pèseraient encore plus sur les économies.
Les gagnants et les perdants de la crise de la biodiversité
De manière surprenante, le rapport suggère que certains secteurs pourraient en bénéficier. L'agriculture étant en perte de vitesse, la main-d'œuvre et les capitaux pourraient se tourner vers l'industrie et les services, ce qui stimulerait la croissance à court terme dans les domaines non agricoles.
Mais ces gains sont illusoires. Le rapport du WEF sur les Rapport sur les risques mondiaux 2024 du WEF classe la perte de biodiversité au troisième rang des menaces économiques de la prochaine décennie, que ce soit en raison de la raréfaction des ressources ou de l'évolution des exigences en matière de durabilité.
Le bilan : La protection de la nature protège l'économie
Le secteur financier ne peut plus se permettre de traiter la biodiversité comme une question environnementale de niche. Des mesures proactives, allant de l'investissement durable aux réformes politiques, sont essentielles pour prévenir les chocs systémiques, préserver le capital naturel et garantir la résilience économique à long terme.
Le message est clair : la sauvegarde de la biodiversité ne consiste pas seulement à sauver des espèces, mais aussi à préserver l'économie mondiale.
Sources:
Rapport Allianz (2023) - https://www.allianz.com/content/dam/onemarketing/azcom/Allianz_com/economic-research/publications/specials/en/2023/febuary/2023-02-28-Biodiversity.pdf
Institut Swiss Re (2020) - https://www.swissre.com/media/press-release/nr-20200923-biodiversity-and-ecosystems-services.html
Forum économique mondial, Rapport sur la nouvelle économie de la nature (2020) - https://www3.weforum.org/docs/WEF_New_Nature_Economy_Report_2020.pdf
WEF, Rapport sur les risques mondiaux (2024) - https://www3.weforum.org/docs/WEF_The_Global_Risks_Report_2024.pdf